Utopies, dystopies, uchronies
Programme Intervention M Dumont E Garcia
17 mars 2023 Forum des images.

9h30-12h30: Conférence : L’engagement des compositeurs du XXème siècle dans la définition d’une musique utopique.
Si les musiques ne sont pas essentiellement signifiantes (ce qui fait de la Marseillaise un chant révolutionnaire, ce sont ses paroles et son histoire, sa valeur d’usage en quelque sorte), nul doute qu'elles sont souvent requises comme bande son de conceptions de la société, des espérances ou des craintes qu’elle fait naître. A cet égard nous pouvons interroger les musiques de Hanns Eisler en Allemagne, Dimitri Chostakovitch en URSS, Charles Koechlin en France ou de Alan Bush en Grande-Bretagne, importants compositeurs de la première moitié du XXème siècle, engagés dans une définition « révolutionnaire » de la musique et reliés aux utopies sociales de leur temps, compositeurs d’un grand nombre d’hymnes et chants de lutte qui ont accompagné les combats politiques et sociaux de l'entre-deux guerres. Intervention de Marc Dumont, historien de la musique, ex-producteur à Radio-France et conférencier, puis Edgar Garcia directeur de l'association Zebrock (http://zebrock.org/) illustrera la façon dont la chanson dans des formes diverses ou les musiques populaires de la fin du XX° siècle, accompagnent les grandes utopies sociétales et sociales.

12h30-14h : Pause déjeuner

14h-17h Proposition du Forum : Images clandestines. Ou comment les dystopies projettent dans le futur le pire de notre passé" par Ophir Lévy, maître de conférences en Etudes cinématographiques à l'Université de Paris 8.
Depuis le début des années 1960, des images d’archives et des motifs visuels liés aux camps de concentration et au génocide font irruption dans des films n’ayant pourtant aucun lien avec la Seconde Guerre mondiale : science-fiction, séries télévisées, cinéma d’auteur, films en costume, cinéma expérimental… Mais les récits dystopiques sont, de loin, ceux dans lesquels les motifs renvoyant à la déportation sont les plus récurrents. Comment expliquer cette présence décontextualisée et obsédante ? De quelle mémoire et de quels discours ces images clandestines sont-elles les véhicules ?